2 avril 2012

Homme-oiseau


L’homme descend de l’oiseau. Inconcevable? Non, c’est juste qu’en cours de route, en vieillissant, nous oublions cette racine singulière qui nous définit si bien pourtant.

Voyez le tout jeune enfant. Quelques mois après la naissance il se met à gazouiller et prendre plaisir à exprimer des sons de sa bouche. Les parents lui répondent, souvent de la même manière, retrouvant l’espace de quelques instants ce plaisir perdu dont ils ont l’intuition qu’il surgit de temps éloignés alors qu’ils habitaient les grandes forêts d’une terre étrangère.

Je regardais l’autre jour un jeune enfant tout juste en âge de marcher. Il avançait en clopinant et battait des bras à l’exemple des oiseaux pour se donner de l’air et ne pas tomber.

Mon hypothèse est celle-ci. Le jeune enfant prend d’abord ses bras pour des ailes. Il veut se soulever, combattre l’attraction. Il se sent comme un oiseau, il ne réfléchit pas. Il finit tout de même par se retrouver debout, ce qui, déjà, n’est pas une mince tâche. Il espère plus quand même. Son instinct le pousse à s’envoler. Alors il se met à marcher et à foncer, se donner un élan pour aller beaucoup plus loin et plus haut. Mais ça ne fonctionne pas ainsi...

Le petit de l’homme n’est pas déçu. Son instinct l’a aidé à combattre la résistance toute naturelle de la gravité. Inconscient de sa nature propre, il en arrivera tout même à courir, sauter et grimper. Ce n’est pas rien quand même.

Mais l’homme n’est pas qu’instinct.

Il a ce désir d’envol qui s'accroche toujours à lui.

Il se contente en fabriquant avions et fusées. Mais il veut plus.

Il y parvient par le rêve. Est-ce suffisant? Quelque chose le tire plus haut, en toute conscience. Une obsession?

La nature propre de l’homme est de voler en dépit de ses responsabilités des plus terre-à-terre.

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